Djibouti : les Chabab somaliens revendiquent un attentat contre les « croisés français »

Les Chabab ont revendiqué mardi 27 mai l’attentat-suicide perpétré samedi dans un restaurant fréquenté par des Occidentaux à Djibouti. Dans un communiqué, les islamistes somaliens affirment avoir visé « les croisés français » et exhortent le président djiboutien à rapatrier ses soldats de Somalie et à « expulser » Français et Américains des bases dont ils disposent dans son pays.

C’est le premier attentat revendiqué par les Chabab à Djibouti. Ils affirment avoir visé les Français pour « leur complicité dans les massacres » de musulmans en Centrafrique et pour « leur rôle actif dans la formation et l’équipement des troupes djiboutiennes en Somalie ainsi que leur intervention croissante dans les affaires [des] terres musulmanes ».

SEPT FRANÇAIS PARMI LES BLESSÉS

Outre les deux kamikazes – un homme et une femme dont l’identité et la nationalité restent inconnues selon les autorités djiboutiennes –, l’attaque a tué un Turc et fait au moins une vingtaine de blessés, dont sept Français, quatre Allemands, trois Espagnols et six Néerlandais, ainsi qu’un nombre indéterminés de Djiboutiens.

Parmi les blessés européens figurent des militaires et des civils participant à des missions européennes de lutte contre la piraterie somalienne, et des employés français d’une société privée participant à la formation de policiers djiboutiens de la force de l’ONU au Darfour (Soudan).

LES CHABAB MENACENT LE KENYA

Djibouti fournit environ un millier de soldats à l’Amisom, déployée depuis 2007 en Somalie et dont les effectifs ont récemment été portés à 22 000 hommes. L’Ouganda, le Burundi, l’Ethiopie et le Kenya sont les principaux pays contributeurs en troupes.

Le Kenya a été la cible de plusieurs attentats, attribués aux Chabab ou à leurs sympathisants depuis que son armée est entrée en Somalie en octobre 2011. Ces attaques se sont multipliées ces dernières semaines, notamment à Nairobi et Mombasa, les deux principales villes du pays.