Intervention lors de la journée de la libération d’Afrique, le 28 mai 2005

La République de Djibouti est connu aujourd’hui pour l’ excellence de sa localisation stratégique.La France reste présente à Djibouti avec quelques 3000 soldats, mais elle n’a plus le monopole de la présence militaire depuis les événements du 11Septembre 2001, et l’intervention américaine en Afghanistan et en Irak à cause de l’installation de 1500 soldats américains de la force d’intervention rapide, mais aussi de la présence militaire allemande.Sur ce site éminemment stratégique vivent quelques 600000 personnes qui souffrent d’une dictature féroce depuis 28 ans.La présence militaire étrangère (des pays démocratiques) dans ce pays a t-elle favorisé la démocratie ou renforcé la dictature?L’armée française a accompagné techniquement et financièrement la mise en place de la dictature à Djibouti.– formée l’armée répressive et clanique.En février 1992, suite à une avancée spectaculaire du mouvement armé FRUD, l”armée française a sauvé de la déroute l’armée djiboutienne en s’interposant, permettant à cette dernière de recruter et de s’armer à bras raccourcis.La présence américaine a conforté l’intransigeance de la dictature de Guelleh.Les mannes financières perçus en compensation des présences militaires étrangères, servent au Président et son entourage pour maintenir la population sous la pression de la pauvreté et pour financer sa sécurité omniprésente.Tout indique, dans notre pays du moins, que la présence des troupes étrangères participe à la pérennité de la dictature.Malgré l’indépendance tardive de Djibouti–c’est-à-dire quelques 27 années après les vagues d’indépendance africaines, les dirigeants djiboutiens n’ont pas tiré les leçons des échecs des expériences d’autres pays africains liés aux turpitudes du système de parti unique et ont suivi les brisées de leurs aînés.Ils ont reproduit à l’identique (presque copié, collé), l’oppression, les tortures, les exécutions extrajudiciaires qui seront le terreau sur lequel va prospérer le régime djiboutien.En plus de l’influence des pays francophones, Djibouti subit de plein fouet l’environnement de la corne d’afrique.c’est une des raisons qui explique que face à la répression violente du régime super militarisé(20.000 soldats et policiers) s’est organisé une résistance armée qui a fait sienne l’adage des sud-africains qu’on ne peut se défendre les mains nus contre les attaques des bêtes sauvages.Cette résistance dirigée par le FRUD n’a pas pu atteindre ses objectifs malgré le fait qu’il a pu libérer jusqu’à 2/3 du pays à cause d’une interposition militaire française.Un enseignement peut être tiré de cette expérience;il est extrêmement difficile de faire aboutir une lutte armée dans un pays sous influence française.Il existe une espèce protégée des dictateurs en particulier par la France.
Le dictateur djiboutien fait partie de cette catégorie(à l’instar de celui du Togo, du Cameron etc…) A charge pour cette espèce protégée de s’adapter à la nouvelle donne du multipartisme?Certains dirigeants africains ont intégré le multipartisme dans leur système dictatorial.A Djibouti:dés 1992 sous la pression du mouvement armé, et sur le conseil de l’ex-metropole, on a assisté à la fin juridique du parti unique, remplacé par un quadripartisme qui sera en fait vidé de son contenu.En septembre 2002 toujours sous la pression du mouvement armé, un multipartisme de façade sera institué.Un certain nombre de partis furent légalisés mais seront privés de moyens d’actions;emprisonnement de certains de leurs dirigeants, harcèlements systématiques de cadres politiques de ces partis, économiquement asphyxiés.L’opposition réunie au sein de l’union pour l’alternance démocratique(UAD), a participé pour la 1ère fois aux législatives de 2003, qui a conforté l’omnipotence du Président de la République(lequel s’est octroyé la totalité des sièges par des fraudes massives).Pour la présidentielle du 08 avril 2005, les partis légalisés ont rejoint le FRUD soutenu par divers association de la diaspora pour préconiser le boycott, obligeant le sortant à se présenter seul(ce qui ne l’a pas empêché de se proclamer Président de la République à 96% des suffrages exprimés).Les deux grandes tendances de l’opposition s’acheminent actuellement vers une plate forme commune puisque la distance entre elles s’estompe. D’une part, le changement par les urnes semble impossible, et d’autre part le pouvoir a volé le cessez le feu observé tacitement entre le gouvernement et le FRUD depuis février 2000, en assassinant 3 membres du FRUD le 31 mars 2005.Cette pseudo élection a au moins démontré l’extrême impopularité de cette dictature presque héréditaire(avant le Togo)parce que Ismaël Omar Guelleh a succédé à son oncle Hassan Gouled qui n’avait pas de un fils.Le nouveau Président a accéléré la déliquescence de l’ÉTAt?Il a renforcé la main mise de son entourage sur tous les leviers du pouvoir et la prédation mafieuse de l’économie.Le FRUD profite de cette journée de la libération d’Afrique pour affirmer fortement que l’idéal panafricain doit inspirer à chaque stade, les actions des forces démocratiques et progressistes.Le FRUD a pleine conscience que l’idéal panafricain est d’abord basé sur le respect des droits humains et des droits des minorités.Face à la coalition des dictateurs, la solidarité des organisations progressistes africaines est plus que nécessaire.Créons un forum des organisations progressistes africaines et une passerelle avec les démocrates des pays développés pour contre carrer les politiques de leurs gouvernements.